• Numéro 1 | Interview Jean-Luc Blanchet | OdeK

     

    DEADLINE

    Du 12 septembre au 27 octobre 2007
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p></o:p> Pour présenter l'exposition de la rentrée à la Galerie Domi Nostrae, avec Thomas Fouchet et Jean-Luc Blanchet. En résonnance à la Biennale d'Art Contemporain de Lyon.
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    Interview de  Jean-luc BLANCHET

     

    <o:p> </o:p>Né en 1976, vit et travail à Lyon.
    Expo personnelles : 1998 Galerie Art Com Studio   « apparition – disparition »
    2000  Galerie Art Com Studio  « quelques effacements »
    2003 Galerie Domi Nostrae  « natura obscura »
    <o:p> </o:p>Expo collectives : 2004 Galerie Domi Nostrae  « crânes » (avec Yan Pei Ming, Philippe Cognée, Nina Childress,
                                                                                           Christophe Bonacorsi)
                                     2004 Friche RVI, Salle Blanche
           Actuellement  2007 Galerie Domi Nostrae « Deadline » avec Thomas Foucher)
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    Jean-Luc Blanchet travaille la matière picturale de façon novatrice, à la manière d'un précurseur il a élaboré patiemment son procédé depuis une quinzaine d'années, qui peut être qualifié en un mot


     [EFFACEMENT]

    La technique est simple une toile (quelque soit le format du tableau) sur laquelle il applique, au rouleau,  une couche de glycérophtalique brillante, Noire, toujours à l'identique débute le rituel, après quoi à l'aide d'un chiffon le travail d'effacement commence pour faire surgir l'image.

     A partir d'une photographie retouchée, re-dessinée, et photocopiée, Jean-Luc Blanchet enlève la peinture à main levée, sans garde fou, et fait apparaître l'image. Phénomène d' ‘Apparition/Disparition'.
    Au départ il a travaillé sur des formats de taille moyenne, changeant toujours le sujet de sa composition - à l'inverse de ceux qu'il admire comme Djamel Tatah ou Marc Desgrandchamps – pour coller à une sorte de « réalisme capitaliste » leit motive de sa figuration ; pour aujourd'hui travailler sur de grands formats – notamment le 200 x 200 cm qu'il affectionne –  dans le but de réaliser ses sujets à grandeur nature, à l'echelle 1.

    Pour comprendre son travail plus en détail je décide de focaliser l'interview sur deux axes qui me sembles essentiels et inhérents à son modus operendi :             

     

     

       - L'idéologie  et le discours du peintre avec les particularismes de son vocabulaire.

        - Le geste au regard de la technique.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>OdeK :  D'une manière générale il est une acception de dire que la peinture se suffit à elle même. Or tu as ce rapport très facile avec le spectateur qui est de le « prendre par la main » et de lui expliquer ton procédé. Pourquoi ?

    Jean-Luc Blanchet :  Quand tu expliques un tableau c'est comme s'il y avait une prothèse. Quand le tableau se suffit à lui même il n'y a pas besoin d'explications, chez Ming, par exemple, le tableau est puissant  - pas besoin d'expliquer. Moi c'est mon but, il faut que le tableau se suffise à lui même, actuellement je cherche que l'œuvre soit puissante et qu'il n'y ait plus besoin de l'expliquer.


     <o:p> </o:p>O.K : Donc pour toi c'est important d'expliquer le procédé pour que les gens comprennent.
    J.L.B : Oui  expliquer le procédé, c'est presque la seule chose que j'explique et faire des tableaux simples pour que les gens comprennent. Mais je tends vers une peinture ‘puissante' qui n'a pas besoin d'explications. Il y a une volonté que le public comprenne l'art, par exemple avec Joseph Beuys je n'ai pas compris au premier abord, et après avec l'explication j'ai trouvé ça génial.

    Tout son travail sur la sculpture sociale.


     <o:p> </o:p>O.K :  A propos de sculpture et de sculpture sociale dans une interview avec E. Cotte, tu dis enlever de la matière comme en sculpture pour obtenir l'image. Donc quel est ton rapport à la sculpture ?
    J.L.B. : Je fais de la peinture comme on sculpte, il est là le rapport.
    O.K :  Mais est-ce que l'objet t'intéresse ?
    J.L.B : Non, mon problème c'est uniquement la peinture, je ne me concentre que là dessus.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>O.K : Dans le rapport entre photo et peinture, tu parles de ‘Composant Matièrique' est-ce que tu peux expliquer.

    J.L.B : Il y a deux composantes :

     

    1° Une image papier et encre soit la photocopie.
         Une image format châssis toile peinture soit le tableau.
    C'est le changement entre les deux images, la différence entre des matériaux. Le terme était pour répondre à la question d'un ami : pourquoi faire un tableau d'après photo alors que tu pourrais exposer directement la photo.
    <o:p> </o:p>2° Une image mécanique faite avec une machine
         Une image manuelle  (en réf à Philippe Dagen)
    <o:p> </o:p><o:p></o:p> <o:p></o:p> 

    O.K : Peut-on dire que tu as un mode de fonctionnement binaire et un rapport au monde de même nature ; je m'explique le Noir le Blanc, le Bien le Mal, l'Industrie la nature.

    J.L.B : Peut-être, je ne sais pas, mais je me pose la question. Comme je fais ce type de peinture depuis 10 ans  est-ce que je ne fonctionnerais pas comme ça ?

    Beuys disait il faut unir les inverses et c'est peut-être ce que je fais dans ma peinture.
    Faire Apparaître / faire Disparaître.
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>O.K : Tu parles beaucoup de la technique mais rarement du geste et de ton rapport physique à la toile !
    Qu'ne est-il du geste par rapport à un petit tableau ?
    J.L.B :  Je travail avec le doigt
    O.K : Ce geste change t-il en fonction du format ?
    J.L.B :  Non pas de trop, je passe simplement du doigt au chiffon.
    <o:p> </o:p><o:p></o:p> O.K : Le fait d'effacer implique un geste lent qui inscrit ton travail dans une temporalité hors champs, c'est un geste qui s'inscrit dans la continuité, tu ne t'arrêtes pas !
    J.L.B :  Oui  faire un tableau peu durer  jusqu'à 6 heures. Le tableau se fait d'un seul geste , d'un seul trait. Je dois suivre la photocopie,  pas de dessin, pas de grille, je ne peux pas reprendre et parfois j'ai des tableaux ratés, exemple avec les paysages de forêt, un triptyque, un Pape. C'est normal c'est les aléas de la méthode du processus.
    O.K : Que fais-tu de tes tableaux ratés ?
    J.L.B :  Soit je les découpent et réutilise la figuration, ce qui m'offre une nouvelle possibilité de travail à partir du collage ; soit je les donnent à des amis.
    <o:p> </o:p><o:p></o:p> O.K : Pour les grands formats ?

    J.L.B :  Pour les grands tableaux le geste est amplifié, je travaille toujours au mur pour effacer, et ensuite à plat sur tréteaux  il me faut un mois, un mois et demi pour faire la laque.


     <o:p> </o:p>O.K : Tu utilises la photo et la photocopie comme base de travail, et dans ton rapport à la peinture tu parles de négatif mais bizarrement tu n'as jamais essayé d'inverser l'image pour la reproduire comme un véritable négatif photographique ?

    J.L.B :  C'est prévu. Aujourd'hui j'arrive vraiment à l'idée de négatif. Je prévois un négatif  ‘chromatique' pour illustrer le procédé négatif, mais là c'est une idée d'inverser l'image.

     

     

    OdeK    

     


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